dimanche 29 avril 2012

Gueule de bois

En principe, Apho ne raffole pas des jeux de mots faciles mais pour la énième fois, en entendant la radio, il ne peut s'empêcher de s'exclamer :

La langue de bois me donne la gueule de bois!

samedi 28 avril 2012

À la grâce de dieu…


Au fond il est rassurant de se préoccuper de la météo, car les nouvelles tempêtes ne sont plus météorologiques elles sont technico-organisationnelles. Réingénierie des organisations privées ou publiques, pannes informatiques, paperasses en tout genre, les nouvelles tempêtes ne préviennent pas plus que les anciennes et peuvent être tout aussi dévastatrices. La grande caractéristique des pauvres, celle qui faisait leur valeur aux yeux des théologiens du passé, était le fait qu’ils ne s’occupent pas de prévoir le lendemain, ni  de rembourser leur hypothèque, ni d’économiser pour leur retraite, encore moins de « capitaliser » − fût-ce sur un régime d’épargne. Avec la disparition du mythe des classes moyennes, il est temps de se dire que les seules vertus que les « pauvres » puissent cultiver sont le courage et l’entraide. Il ne sert à rien de se lamenter sur le lait renverser ou sur celui qui va (peut-être) se renverser : s’il pleut aujourd’hui, il fera peut-être beau demain − à moins qu’il ne neige!

vendredi 27 avril 2012

Retour de l'hiver en avril

Mais les oiseaux 
Chantent encor 
Malgré le grésil
la neige et le froid

jeudi 26 avril 2012

Quand la chaleur se retirera de la terre


C’est mon amie Hélène qui m’a signalé ce passage de La Recherche

« [Q]uand [Bergotte] se levait une heure dans sa chambre, c'était tout enveloppé de châles, de plaids, de tout ce dont on se couvre au moment de s'exposer à un grand froid ou de monter en chemin de fer. Il s'en excusait auprès des rares amis qu'il laissait pénétrer auprès de lui, et montrant ses tartans, ses couvertures, il disait gaiement : « Que voulez-vous, mon cher, Anaxagore l'a dit, la vie est un voyage. » Il allait ainsi se refroidissant progressivement, petite planète qui offrait une image anticipée de la grande quand, peu à peu, la chaleur se retirera de la terre, puis la vie. Alors la résurrection aura pris fin, car, si avant dans les générations futures que brillent les œuvres des hommes, encore faut-il qu'il y ait des hommes. »

C’est déjà assez beau déjà et je suis très émue de retrouver chez Proust cette terreur intime de la disparation ultime de la planète, de l’humanité et de la culture que je connais bien. Aussi, j’aurais pu m’arrêter là mais la suite a aussi ses mérites :

« Si certaines espèces d'animaux résistent plus longtemps au froid envahisseur, quand il n'y aura plus d'hommes, et à supposer que la gloire de Bergotte ait duré jusque-là, brusquement elle s'éteindra à tout jamais. Ce ne sont pas les derniers animaux qui le liront, car il est peu probable que, comme les apôtres à la Pentecôte, ils puissent comprendre le langage des divers peuples humains sans l'avoir appris. »

Je ne me souvenais pas que Proust eût ce genre d’humour… 

mardi 17 avril 2012

Retour de Klerkò


Le printemps et l’été ont des problèmes de couple :
Nul ne sait qui fait quoi ni qui est qui.
Voici que le printemps nous pique un trente degrés
Que va nous faire l’été?

En attendant, les pauvres arbres
Tout nus
Ne savent plus que faire.
Leurs bourgeons trop hâtifs
Pourraient mourir peut-être
Si l’hiver à son tour
Se met de la partie.

Les idées courtes d'Apho

La langue de bois me donne la gueule de bois.

samedi 14 avril 2012

Dans l'attente du temps à venir / à la recherche du temps perdu...


« Petite fille, je vivais dans la folle attente de "la vie". Je croyais qu’un jour brusquement la vie allait commencer, s’ouvrir devant moi. Comme un lever de rideau, comme un spectacle qui commence. Il ne se passait rien et il se passait des quantités de choses, mais ce n’était pas ça, on ne pouvait pas dire que c’était la vie, et il faut croire que je persiste à  n’être toujours qu’une petite fille puisque je reste toujours dans les mêmes dispositions, que je continue à attendre cette vie qui doit venir. […] Les événements que j’attendais avec impatience survenaient l’un après l’autre et jamais ils n’étaient aussi beaux que l’attente, et ils ne retrouvaient leur beauté que dans le souvenir et dans l’attente renouvelée de leur retour. »


Milena Jesenskà, Vivre, p. 151-2

Nouvelle version de...

un oiseau qui vole à votre place... (vendredi 6 janvier 2012)

mardi 10 avril 2012

Les idées courtes d'Apho

Les paroles passent, les écrits aussi -- dieu merci!