mercredi 19 septembre 2012

Moi qui n'ai plus de langue...


Moi qui n’ai plus de langue mais que tourmentent plusieurs ou qui, parfois, bénéficie de plusieurs, j’ai des sentiments qui varient selon les mots que j’emploie. Il m’arrive d’être désespéré dans une langue et à peine triste dans une autre. […] J’embarrassai Adélaïde Marèse par quelques questions sur ce sujet [mais] ce que je pris sur le moment pour de l’embarras n’était peut-être que le reflet d’un souci d’exactitude, le scrupule du croyant qui s’avance parmi les révérences et les cautèles de la théologie. La langue peut être une théologie.
(Hector Bianchiotti, Sans la miséricorde du Christ)

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