Moi qui n’ai plus de
langue mais que tourmentent plusieurs ou qui, parfois, bénéficie de plusieurs,
j’ai des sentiments qui varient selon les mots que j’emploie. Il m’arrive d’être
désespéré dans une langue et à peine triste dans une autre. […] J’embarrassai
Adélaïde Marèse par quelques questions sur ce sujet [mais] ce que je pris sur
le moment pour de l’embarras n’était peut-être que le reflet d’un souci d’exactitude,
le scrupule du croyant qui s’avance parmi les révérences et les cautèles de la
théologie. La langue peut être une théologie.
(Hector Bianchiotti, Sans la miséricorde du Christ)
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