Je suis une plante,
disait-elle, j’ai besoin du feu, de l’air, de la terre, de l’eau. Autrement, je
m’étiole. Et : Le mariage n’est-il pas un étiolement de ce type? Le feu
s’éteint. L’air se fait rare La terre sèche. L’eau se tarit. Je crèverais. Toi
aussi. […] Et dans le cas contraire, répliquai-je. Si, justement le quotidien,
notre quotidien, est la promesse que je te fais? Ta brosse à dents à côté de la
mienne. Tu es fâchée parce que j’ai oublié d’éteindre la lumière de la salle de
bains. […] Tu dis que je prends du ventre. […]Tu noues ma cravate. Tu me fais
signe quand je pars au travail. Je me dis : Tu es un drapeau au vent. Je me le dis avec une douleur perçante à la
poitrine. Dieu du ciel, ça ne suffit pas? Ce n’est pas assez pour être heureux?
Milena Michiko Flašar, Je
l’appelais Cravate
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