jeudi 7 juillet 2011

Une nouvelle Nova dans le ciel d'Eulalie...


Chronique du dur du monde 
par Cécile Clozel

Le monde est dur qu’est-ce qu’ils ont les hommes à s’y cogner le front silencieux obstinés lâchant rien ni mot ni sanglot refusant la douceur des larmes qu’est-ce qu’ils cherchent les hommes à foncer dans le dur du mur encore encore

Le monde est dur — je sais. Vous êtes là séparée inutile.
Inutile votre douceur qui vous tombe des mains vous êtes vide les mains vides la douceur imbécile on ne peut pas les empêcher les hommes de détourner le front et de chercher le mur et d’aller s’y cogner. On aurait posé la main sur son front douce et fraiche un peu de douceur un peu moins de douleur mais non. On ne peut pas les empêcher.

Le monde est dur sauve-toi sauve-toi on a bien tenté de leur dire on n’ose pas les exhorter de quel droit on n’ose pas on n’en sait rien de ce qu’ils cherchent dans cet acharnement

Pas si dur on suggère ou bien c’est eux — on aurait voulu dire du doux, qu’il y en quelque part et qu’on peut le trouver c’est pas si dur. Mais eux le front buté : pas si dur, je vais bien arriver à ébranler le mur à force de cogner.

Alors on voudrait devenir armure bouclier casque et protéger leur front on voudrait devenir plus dure que tous les murs du monde. Je suis tendre, friable. Inutile. On essaie de devenir dure. On devient dure. On est toujours aussi fragile. Inutile.

Je me réveille triste et séparée de la douceur du monde. J’attends qu’elle revienne. Elle reviendra.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire