Liseuse fait aussi penser à la liseuse (1) que la liseuse (2) revêt parfois pour pratiquer son art, son passe-temps ou – si vous préférez – son vice, et que « mon » Robert définit comme une « petite cape ou veste de lainage léger » qu’on porte au lit (pour lire au lit etc.) et renvoie à douillette. La liseuse fait donc, selon Eulalie, de la lecture douce, de la lecture qui « fait » chaud (au cœur et ailleurs) même si, comme il a arrive quelquefois, cela demande un peu d’effort pour trouver le bon rythme, « le bon braquet », comme dit Philippe Delerm dans Le trottoir au soleil[1]. Et, dans la foulée, au risque de sauter du coq à l’âne, je ne peux m’empêcher de reproduire la citation par Delerm d’un auteur que je crois bien être Proust : « Le désir de trouver le sommeil me réveillait. » Ce sont des phrases comme ça qui justifient les heures de lecture parfois moins satisfaisantes, et aussi de choisir la flânerie – qui réserve toujours des surprises – plutôt que l’exploration.
Mais peut-être Eulalie n’a-t-elle pas tort de dire « liseuse », en tout cas le Robert l’y autorise puisque l’entrée qui précède la liseuse-petite veste de laine se lit comme suit : Liseur, euse : personne qui a l’habitude de lire beaucoup. Et de donner comme exemple « C’est un grand liseur de romans ». Évidemment, si on cherche la petite bête, on pourrait dire que ce n’est peut-être pas la meilleure définition du Robert car si liseur signifie « qui lit beaucoup » que dire d’un « grand liseur »? Mais passons car…
De lire, elle s’ennuie déjà, la liseuse.
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